Le moins que l’on puisse dire, c’est que Marc Robbez Masson, propriétaire de la Taillerie du Corail, était destiné à la bijouterie joaillerie. Ainsi, ses arrières grands-parents, Eugénie et Joseph Burderon étaient lapidaires au début du XXe siècle. Et ses grands-parents Juliette et Luc Robbez Masson, de 1910 à 1930 dans le haut Jura à Lamoura, étaient paysans l’été et lapidaires à la ferme l’hiver !
Le 23 février 1936, à quatorze ans, Marcel Robbez Masson, son père, entre comme apprenti lapidaire à la coopérative Adamas de Chassal. Il y restera jusqu’en 1940 où il prend le maquis pour échapper au travail obligatoire en Allemagne.
Puis, en 1946, il part pour le Maroc, embauché par un autre Jurassien. Très rapidement, il installe sa propre taillerie de diamants et crée un atelier de joaillerie, la Sobihor.
En 1962, c’est le retour en France. A Mende, en Lozère où il crée avec son épouse Gisèle Robbez Masson, une fabrique de bijoux. Aujourd’hui leader dans la profession et actuellement, sous l’égide de leur autre fils.
Marc hésite. Il est vrai que le monde de la restauration l’attire également. D’ailleurs, l’art culinaire le passionne encore ! Mais c’est à l’école de bijouterie joaillerie de la rue du Louvre à Paris qu’il se décide d’entrer en 1972. Il confirme son apprentissage dans un grand atelier parisien où il obtient ses deux certificats d’aptitude professionnelle : bijoutier et joaillier. Il découvre la Corse l’été 1974. Le soleil de la Méditerranée lui convient mieux que la grisaille parisienne. En 1975, il s’installe à Porto Vecchio où il découvre la vente en magasin et la relation directe avec la clientèle. Il crée dans son atelier ses premières pièces.
Depuis les années 70, la fabrique de bijoux Robbez Masson produit une collection spécifique pour la Corse : corail et or ou corail et argent. Un représentant dédié la commercialise sur l’île. Marc et sa famille travaillent alors avec les producteurs de Torre del Greco, province de Naples en Italie. De solides relations s’installent. Bien que le travail et le commerce du corail mondial se passent à Torre del Greco, la réalisation de pièces spéciales – le sur-mesure en quelque sorte – n’est pas simple. Puisque le corail est pêché en Corse. Pourquoi ne pas créer un atelier sur place ?
En 1980, la Taillerie du Corail est née. C’est le premier atelier de taille avec production de bijouterie et joaillerie en Corse. Un ami professeur et de jeunes élèves de l’Institut d’art de Torre del Greco apportent leur savoir-faire dans cette nouvelle aventure. Mais, les premières années sont difficiles. L’apprentissage et la connaissance de cette matière qu’est le corail est longue à maîtriser. En outre, sur le plan commercial, la concurrence est rude avec les Italiens. C’est ainsi qu’en 1990, il n’y a pas à hésiter : les séries, les perles, les cabochons et les amulettes seront produites à nouveau à Torre del Greco.
Depuis ving-huit ans, l’atelier de Porto Vecchio réalise les tailles particulières et les ajustages de précision pour les pièces de joaillerie. Mais également, la marqueterie et les prototypes pour les créations.
Côté bijouterie et joaillerie, la Taillerie du Corail crée toujours de nouveaux modèles de bijoux qui sortiront en série chez les partenaires. Et des pièces uniques (un seul exemplaire). Également, un service de réparation et de montage final ainsi qu’un contrôle qualité des retours sous-traitants sont assurés.
En parallèle, à Torre del Greco, Crescenzo Gaglione, avec qui Marc a débuté en 1980, coordonne dans son atelier, tous les travaux particuliers. Comme la sculpture, les marqueteries et la recherche de nouveaux design et de nouvelles tailles.